Des accessoires emblématiques finalisent ses looks. Vestiges de l’ancien temps, détail délicat par excellence ; courts ou longs, de ville ou de cérémonie, les gants finalisent le salut au peuple et subliment le geste. Ils lui évitent les bleus à force de serrer les mains. C’est aussi le moyen de ne pas serrer des mains moites comme des éponges. Lady Diana quant à elle a bousculé les codes en offrant la poignée sincère à ses admirateurs.
La maison Cornelia James entre dans la lumière en 1947, date à laquelle la princesse Elizabeth commande sa première paire. La fondatrice fuit le nazisme. Elle s’établit en Grande-Bretagne avec une valise pour unique bagage. Celle-ci renferme le strict minimum ainsi que quelques échantillons de jersey. Avec ce tissu, elle confectionne des gants entrés dans la légende. De nos jours, Geneviève Lawson, héritière, perpétue la tradition. La souveraine soutient la création britannique et encourage les structures familiales. Elizabeth II, qui a le sens pratique aigu, les commande en suédine, une matière plus facile à entretenir que le cuir ou le daim. Une fois la renommée de la maison de luxe consacrée par Sa Majesté, d’autres personnalités contribuent à augmenter sa visibilité. Elles ont pour nom Madonna, Lady Gaga, les héroïnes séries cultes Downton Abbey, The Crown et Bridgerton. Les gants Cornelia James s’invitent aussi dans les pages des plus grands numéros de mode.
Souffrir pour être belle ? Ce n’est pas la devise de la reine de Grande-Bretagne. Elle reste des heures sur ses deux jambes. Le confort est la condition sine qua none de tout règne qui se respecte. Mais comment fait la duchesse Catherine de Cambridge pour marcher avec des escarpins aussi vertigineux ? Sans doute la grand-mère du prince William s’est-elle posé la question. Plutôt garçon manqué dans ses années campus, Catherine dite « Kate » a été biberonnée à la série Sex and The City. Elle a retenu la leçon de Carrie Bradshaw, célèbre chaussures-addict.
Les pantoufles de vair évoluent au fil du temps. Dans ses jeunes années, la reine chausse des escarpins à talons hauts, à plateforme et des sandales à brides. De nos jours, ses souliers sont fabriqués sur mesure par Raynes. Ils lui garantissent le confort optimal. Son cœur balance entre la forme escarpins trotteurs et les mocassins. Elle avoue avoir un faible pour ceux de la maison Gucci (le modèle à mors). L’hiver, les bottes cavalières sont de rigueur pour la protéger des frimas. Mrs Kelly, son habilleuse actuelle, fait la même pointure qu’elle. C’est elle qui porte ses chaussures afin de les attendrir.
Les marques qui l’habillent et l’accessoirisent se voient décerner l’agrément royal (Royal Warrant), un témoignage de reconnaissance et une façon de rendre hommage aux artisans anglais. Tout au long de sa vie dense et riche en événements, la souveraine a promu l’élégance et le savoir-faire britannique. Ce coup de projecteur booste le chiffre d’affaires des maisons de luxe.
Prochain épisode : Miroir ô miroir