Un portrait de la princesse de Galles exposé au palais royal

Peintures ou photographies, peintres et artistes visuels de renom ont immortalisé l’étoile des Windsor. Le cliché de Paolo Roversi s’invite à l’exposition du moment.

Accroché à la cimaise de la King’s Gallery du palais de Buckingham, un portrait en noir et blanc retient l’attention des visiteurs. C’est celui de la princesse du Royaume-Uni. Il côtoie d’autres images, dont certaines n’ont jamais été montrées au public. Bienvenue dans l’intimité de la famille royale ! L’exposition “Portraits royaux, un siècle de photographies” (de 1920 à nos jours), bat son plein depuis le 17 mai.

La saga des portraits

Certaines réalisations interrogent, d’autres sont encensées. Flash back. La duchesse de Cambridge fête ses 40 ans. Elle réserve une surprise à son fan club. Trois clichés sont diffusés. Trois robes de bal ravissent la blogosphère. L’un d’entre eux se distingue, plus décalé. Kate dévoile une épaule frêle et diaphane. Elle adopte une posture plus décontractée, et glisse la main dans la poche d’une sublime robe longue Alexander McQueen. Sur l’autre photo, le décor change de facture. Le cliché présenté actuellement à Buckingham Palace reflète l’art de Sir Cecil Beaton, grand photographe de la cour d’Angleterre. La Sissi anglaise a un air à la Winterhalter. Son regard se perd dans le lointain. Sa toilette aux rubans n’est qu’un flot de mousseline : c’est la princesse de contes de fées.

Dans un autre registre, la fameuse couverture de Vogue UK, réalisée à l’occasion du centième anniversaire du magazine de mode, campe la belle des champs, rhabillée par une équipe de stylistes. La garde-robe sélectionnée met les classiques à l’honneur. Une salopette se fraye un passage. Pour la petite anecdote, la duchesse est arrivée au shooting avec des bigoudis sur la tête. Le polaroid des 38 ans va dans le même sens. Matt Porteous met dans son objectif une jeune femme solaire, juchée sur une barrière, avec la campagne anglaise en arrière-plan.

La duchesse de Cambridge par Paul Emsley

Yeux verts, traits fins, chevelure-parure, silhouette de podium, l’épouse du prince de Galles a un physique de prix de beauté. Elle prend la lumière comme personne. Tous les ingrédients sont réunis pour une peinture parfaite. Les virtuoses prennent les pinceaux, mélangent les gouaches. Le modèle dépose plusieurs photos d’elle à l’atelier. Le tableau officiel reçoit son aval mais ne remporte pas le succès escompté. Bien au contraire, il suscite de nombreuses réactions ! Ses admiratrices la trouvent vieillie. Elles ne la reconnaissent pas sur la peinture à la Holbein. De cette toile sombre, il se dégage quelque chose de profond, de ténébreux, d’envoûtant. La monarchie britannique ne se définit-elle pas par le mystère ? Kate cultive son jardin secret. Nous montre-t-elle sa face cachée ? Le visage est sévère, le regard dur, le sourire crispé. Son altesse veut être vue sous un autre angle : la grande Catherine face à son destin. Des années plus tard, Jamie Coreth livre une version plus vraie que nature. La toile orne les murs du musée Fitzwilliam. Ce jour-là, le couple ducal en déplacement à Cambridge, se découvre, médusé par la ressemblance. La toile a rejoint depuis la National Portrait Gallery. Mises à côté les unes des autres, chacune de ces créations nous donnent des clefs de lecture sur les différentes facettes de la très secrète princesse de Galles. A nous de les faire parler.

Juin 2022 . Kate représentée en robe Vampire’s Wife

6 thoughts on “Un portrait de la princesse de Galles exposé au palais royal

  1. Merci Linda pour cet article passionnant ! Étant peintre moi-même, je me suis régalée en vous lisant !

    Pour moi Elisabeth a ouvert le bal de l’audace en choisissant d’être peinte par Lucian Freud. Son fils a l’air de vouloir suivre ses traces. Qu’avez-vous pensé de son portait par Jonathan Yeo ? On aime ou l’on déteste, mais quel panache !

    Les portraits photographiques de Kate sont réussis, mais ses portraits à l’huile sont bien plus pauvres…. C’est malheureusement peint d’après photo, la gamme chromatique est triste à pleurer… On pourrait faire tellement mieux avec un peintre de caractère et quelques heures de pose… Si quelqu’un peignait sa beauté racée comme Picasso a peint Olga… J’ai aussi vu de sublimes portraits de Daphné du Maurier, qui assumait son côté sportif et garçon manqué tout en étant incroyablement belle et féminine….

    Pour cela il faudrait un peu lâcher prise mais je crains qu’il ne soit un peu tôt pour notre duchesse qui verrouille son image à triple tour et semble très peu indulgente avec elle-même … Pas facile de se frotter sans cesse à sa propre image… Avez-vous vous l’épisode de the Crown où Churchill détruit un portrait qu’il ne trouve pas assez complaisant ? L’artiste semblait pourtant avoir lu dans son âme…. Kate est-elle prête à nous montrer son âme ? Pas sûr, mais après tout, c’est beaucoup demander.

    bien à vous

    Blanche

  2. Merci de nous plonger ainsi dans l’histoire des portraits royaux. Curieusemen, je ne vois pas les yeux de Kate verts mais marron come ceux de Louis (je sais chacun voit differemment les couleurs).

  3. Bonjour à toutes,

    Moi aussi je peins et je trouve navrants les portraits qu’on nous présente. Tout est tellement artificiel. Je préfère les photos et pas n’importe lesquelles. La photo où elle est assise sur la barrière doit, à mon avis, montrer la vraie Catherine. Il est évident que nous avons une princesse caméléon mais dont nous voyons quelques facettes, les plus vraies sans doute, lorsqu’elle se trouve dans la nature ou avec des enfants. Tous ceux qui l’ont approchée, parlent d’une grande simplicité. Elle a deux vies : une où nous la voyons en représentation, l’autre en bottes et parka, qui lui ressemble certainement. Mais c’est une femme de devoir, à la manière d’Elizabeth. Marie de Brocéliande

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