Unis dans les épreuves. 2017 a un air de 1992. A cette époque, la maison royale connut des temps difficiles. Divorces, scandales, incendie du château de Windsor, une année noire que la reine qualifia d’annus horribilis. Frappes terroristes, tour de Grenfell dévorée par les flammes, en 2017 l’Angleterre paye un lourd tribut. Pour dissiper les ombres qui planent sur le Royaume-Uni, la cour a maintenu la cérémonie annuelle du Salut aux Couleurs. Le monarque observe une minute de silence avant le départ de la procession. Show must go on…ainsi en a décidé la monarchie.

La souveraine bisse ses 91 ans. Elle fête son anniversaire en famille le 21 avril, puis communie avec son peuple le jour de Trooping the Colour. Le prince Philip fraîchement retraité, a soufflé ses 96 bougies la semaine dernière. “Tant que l’on promènera des figures de cire (sires?) dans les carrosses, on évitera les Hitler ou les Staline”, écrivait George Orwell. Alors roulez carrosses! Entrent en scène les équipages. Les chapeaux des passagères sont délicieux, les sourires réchauffent les cœurs.

Pour les grandes occasions, Kate fait appel à son couturier officiel. A la maison Alexander McQueen revient l’honneur d’exécuter la toilette du jour-une rose anglaise-et de rajouter des manches à la robe à fronces que la duchesse de Cambridge a repéré dans la collection. Elle porte un bibi Jane Taylor, les diamants de la couronne et du rose pimpant, la plus féminine des tonalités (la couleur de Vénus), symbole de tendresse, de douceur et de bonheur. La procession royale traverse le Mall. Serrés comme des sardines derrière les barricades, les britanniques tentent de capturer au passage la photo d’une des élégantes du cortège. C’est un grand jour pour William. Le premier bataillon des Irish Guards (il en est le colonel honoraire) est chargé de présenter les couleurs à Elisabeth II.

Vient l’instant tant attendu du public. Celui où les Windsor rejouent la scène du balcon. L’intendance a installé une mini estrade pour rehausser le prince et la princesse de Cambridge. George soulève les voilages et regarde ce qui se trame au-dehors. Les fenêtres s’ouvrent enfin. Elisabeth et sa descendance paraissent. Les acclamations redoublent. Que de monde sous leurs yeux! Les petits Cambridge ne sont pas encore en âge de mesurer leur immense notoriété. L’aîné guette les avions, la cadette sait qu’elle se réfugiera dans les bras de sa mère, quand les aéronefs de la Royal Air Force raseront les toits. William a retenu la leçon. Cette fois, il ne s’abaissera pas vers son fils. L’année dernière, au même endroit, sa grand-mère lui avait intimé l’ordre de se relever: Debout William! On ne s’agenouille pas face au peuple. A l’année prochaine!